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Cinq Semaines En Ballon




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  Cinq Semaines En Ballon

  Jules Verne

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  CHAPITRE PREMIER

  CHAPITRE II

  CHAPITRE III

  CHAPITRE IV

  CHAPITRE V

  CHAPITRE VI

  CHAPITRE VII

  CHAPITRE VIII

  CHAPITRE IX

  CHAPITRE X

  CHAPITRE XI

  CHAPITRE XII

  CHAPITRE XIII

  CHAPITRE XIV

  CHAPITRE XV

  CHAPITRE XVI

  CHAPITRE XVII

  CHAPITRE XVIII

  CHAPITRE XIX

  CHAPITRE XX

  CHAPITRE XXI

  CHAPITRE XXII

  CHAPITRE XXIII

  CHAPITRE XXIV

  CHAPITRE XXV

  CHAPITRE XXVI

  CHAPITRE XXVII

  CHAPITRE XXVIII

  CHAPITRE XXIX

  CHAPITRE XXX

  CHAPITRE XXXI

  CHAPITRE XXXII

  CHAPITRE XXXIII

  CHAPITRE XXXIV

  CHAPITRE XXXV

  CHAPITRE XXXVI

  CHAPITRE XXXVII

  CHAPITRE XXXVIII

  CHAPITRE XXXIX

  CHAPITRE XL

  CHAPITRE XLI

  CHAPITRE XLII

  CHAPITRE XLIII

  CHAPITRE XLIV

  This etext was created by Charles Aldarondo (Aldarondo@yahoo.com)

  VOYAGE DE DECOUVERTES EN AFRIQUE PAR TROIS ANGLAIS

  CHAPITRE PREMIER

  La fin d'un discours tres applaudi.—Presentation du docteur Samuel Fergusson—" Excelsior. "—Portrait en pied du docteur.—Un fataliste convaincu.—Dener au Traveller's club.—Nombreux toasts.

  Il y avait une grande affluence d'auditeurs, le 14 janvier 1862, a la seance de la Societe royale geographique de Londres, Waterloo place, 3. Le president, sir Francis M..., faisait a ses honorables collegues une importante communication dans un discours frequemment interrompu par les applaudissements.

  Ce rare morceau d'eloquence se terminait enfin par quelques phrases ronflantes dans lesquelles le patriotisme se deversait a pleines periodes:

  " L'Angleterre a toujours a la tete des nations (car, on l'a remarque, les nations marchent universellement a la tete les unes des autres), " par l'intrepidite de ses voyageurs dans la voie des decouvertes geographiques. (Assentiments nombreux.) Le docteur Samuel Fergusson, l'un de ses glorieux enfants, ne faillira pas a son origine. (De toutes parts: Non! non!) Cette tentative, si elle reussit (elle reussira!) reliera, en les completant, les notions eparses de la cartologie africaine (vehemente approbation), et si elle echoue (jamais! jamais!), elle restera du moins comme l'un des plus audacieuses conceptions du genie humain! (Trepignements frenetiques.) "

  —Hourra! hourra! fit l'assemblee electrisee par ces emouvantes paroles.

  —Hourra pour l'intrepide Fergusson!" s'ecria l'un des membres les plus expansifs de l'auditoire.

  Des cris enthousiastes retentirent. Le nom de Fergusson eclata dans toutes les bouches, et nous sommes fondes a croire qu'il gagna singulierement a passer par des gosiers anglais. La salle des seances en fut ebranlee.

  Ils etaient la pourtant, nombreux, vieillis, fatigues, ces intrepides voyageurs que leur temperament mobile promena dans les cinq parties du monde! Tous, plus ou moins, physiquement ou moralement, ils avaient echappe aux naufrages, aux incendies. aux tomahawks de l'Indien, aux casse-tetes du sauvage, au poteau du supplice, aux estomacs de la Polynesie! Mais rien ne put comprimer les battements de leurs ceurs pendant le discours de sir Francis M..., et, de memoire humaine, ce fut la certainement le plus beau succes oratoire de la Societe royale geographique de Londres Mais, en Angleterre, l'enthousiasme ne s'en tient pas seulement aux paroles. Il bat monnaie plus rapidement encore que le balancier de " the Royal Mint [La Monnaie a Londres.]. " Une indemnite d'encouragement fut votee, seance tenante, en faveur du docteur Fergusson, et s'eleva au chiffre de deux mille cinq cents livres[Soixante-deux mille cinq cents francs.]. L'importance de la somme se proportionnait a l'importance de l'entreprise.

  L'un des membres de la Societe interpella le president sur la question de savoir si le docteur Fergusson ne serait pas officiellement presente.

  " Le docteur se tient a la disposition de l'assemblee, repondit sir Francis M ...

  —Qu'il entre! s'ecria-t-on, qu'il entre! Il est bon de voir par ses propres yeux un homme d'une audace aussi extraordinaire!

  —Peut-etre cette incroyable proposition, dit un vieux commodore apoplectique, n'a-t-elle eu d'autre but que de nous mystifier!

  —Et si le docteur Fergusson n'existait pas! cria une voix malicieuse.

  —Il faudrait l'inventer, repondit un membre plaisant de cette grave Societe.

  —Faites entrer le docteur Fergusson, " dit simplenlent sir Francis M ...

  Et le docteur entra au milieu d'un tonnerre d'applaudissements, pas le moins du monde emu d'ailleurs.

  C'etait un homme d'une quarantaine d'annees, de taille et de constitution ordinaires; son temperament sanguin se trahissait par une coloration forcee du visage, il avait une figure froide, aux traits reguliers, avec un nez fort, le nez en proue de vaisseau de l'homme predestine aux decouvertes; ses yeux fort doux, plus intelligents que hardis, donnaient un grand charme a sa physionomie; ses bras etaient longs, et ses pieds se posaient a terre avec l'aplomb du grand marcheur.

  La gravite calme respirait dans toute la personne du docteur, et l'idee ne venait pas a l'esprit qu'il put etre l'instrument de la plus innocente mystification.

  Aussi, les hourras et les applaudissements ne cesserent qu'au moment ou le docteur Fergusson reclama le silence par un geste aimable. Il se dirigea vers le fauteuil prepare pour sa presentation; puis, debout, fixe, le regard energique, il leva vers le ciel l'index de la main droite; ouvrit la bouche et prononca ce seul mot:

  " Excelsior! "

  Non! jamais interpellation inattendue de MM. Bright et Cobden, jamais demande de fonds extraordinaires de lord Palmerston pour cuirasser les rochers de l'Angleterre, n'obtinrent un pareil succes. Le discours de sir Francis M... etait depasse, et de haut. Le docteur se montrait a la fois sublime, grand, sobre et mesure; il avait dit le mot de la situation:

  " Excelsior! "

  Le vieux commodore, completement rallie a cet homme etrange, reclama l'insertion " integrale " du discours Fergusson dans the Proceedings of the Royal Geographical Society of London [Bulletins de la Societe Royale Geographique de Londres.].

  Qu'etait donc ce docteur, et a quelle entreprise allait-il se devouer?

  Le pere du jeune Fergusson, un brave capitaine de la marine anglaise, avait associe son fils, des son plus jeune age, aux dangers et aux aventures de sa profession. Ce digne enfant, qui paraet n'avoir jamais connu la crainte, annonca promptement un esprit vif, une intelligence de chercheur, une propension remarquable vers les travaux scientifiques; il montrait, en outre, une adresse peu commune a se tirer d'affaire; il ne fut jamais embarrasse de rien, pas meme de se servir de sa premiere fourchette, a quoi les enfants reussissent si peu en general.

  Bientot son imagination s'enflamma a la lecture des entreprises hardies, des explorations maritimes; il suivit avec passion les decouvertes qui signalerent la premiere partie du XlXe siecle; il reva la gloire des Mungo-Park, des Bruce, des Caillie, des Levaillant, et meme un peu, je crois, celle de Selkirk, le Robinson Crusoe, qui ne lui paraissait pas inferieure. Que d'heures bien occupees il passa avec lui dans son ele de Juan Fernandez! Il approuva souvent les idees du matelot abandonne; parfois il discuta ses plans et ses projets; il eut fait autrement, mieux peut-etre, tout aussi bien, a coup sur! Mais, chose ce
rtaine, il n'eut jamais fui cette bienheureuse ele, ou il etait heureux comme un roi sans sujets....; non, quand il se fut agi de devenir premier lord de l'amiraute!

  Je vous laisse a penser si ces tendances se developperent pendant sa jeunesse aventureuse jetee aux quatre coins du monde. Son pere, en homme instruit, ne manquait pas d'ailleurs de consolider cette vive intelligence par des etudes serieuses en hydrographie, en physique et en mecanique, avec une legere teinture de botanique, de medecine et d'astronomie.

  A la mort du digne capitaine, Samuel Fergusson, age de vingt-deux ans, avait deja fait son tour du monde; il s'enrola dans le corps des ingenieurs bengalais, et se distingua en plusieurs affaires; mais cette existence de soldat ne lui convenait pas; se souciant peu de commander, il n'aimait pas a obeir. Il donna sa demission, et, moitie chassant, moitie herborisant, il remonta vers le nord de la peninsule indienne et la traversa de Calcutta a Surate. Une simple promenade d'amateur.

  De Surate, nous le voyons passer en Australie, et prendre part en 1845 a l'expedition du capitaine Sturt, charge de decouvrir cette mer Caspienne que l'on suppose exister au centre de la Nouvelle-Hollande.

  Samuel Fergusson revint en Angleterre vers 1830, et, plus que jamais possede du demon des decouvertes, il accompagna jusqu'en 1853 le capitaine Mac Clure dans l'expedition qui contourna le continent americain du detroit de Behring au cap Farewel.

  En depit des fatigues de tous genres, et sous tous les climats, la constitution de Fergusson resistait merveilleusement; il vivait a son aise au milieu des plus completes privations; c'etait le type du parfait voyageur, dont l'estomac se resserre ou se dilate a volonte, dont les jambes s'allongent ou se raccourcissent suivant la couche improvisee, qui s'endort a toute heure du jour et se reveille a toute heure de la nuit.

  Rien de moins etonnant, des lors, que de retrouver notre infatigable voyageur visitant de 1855 a 1857 tout l'ouest du Tibet en compagnie des freres Schlagintweit, et rapportant de cette exploration de curieuses observations d'ethnographie.

  Pendant ces divers voyages, Samuel Fergusson fut le correspondant le plus actif et le plus interessant du Daily Telegraph, ce journal a un penny, dont le tirage monte jusqu'a cent quarante mille exemplaires par jour, et suffit a peine a plusieurs millions de lecteurs. Aussi le connaissait-on bien, ce docteur, quoiqu'il ne fut membre d'aucune institution savante, ni des Societes royales geographiques de Londres, de Paris, de Berlin, de Vienne ou de Saint-Petersbourg, ni du Club des Voyageurs, ni meme de Royal Polytechnic Institution, ou tronait son ami le statisticien Kokburn.

  Ce savant lui proposa meme un jour de resoudre le probleme suivant, dans le but de lui etre agreable: Etant donne le nombre de milles parcourus par le docteur autour du monde, combien sa tete en a-t-elle fait de plus que ses pieds, par suite de la difference des rayons? Ou bien, etant connu ce nombre de milles parcourus par les pieds et par la tete du docteur, calculer sa taille exacte a une ligne pres?

  Mais Fergusson se tenait toujours eloigne des corps savants, etant de l'eglise militante et non bavardante; il trouvait le temps mieux employe a chercher qu'a discuter, a decouvrir qu'a discourir.

  On raconte qu'un Anglais vint un jour a Geneve avec l'intention de visiter le lac; on le fit monter dans l'une de ces vieilles voitures ou l'on s'asseyait de cote comme dans les omnibus: or il advint que, par hasard, notre Anglais fut place de maniere a presenter le dos au lac; la voiture accomplit paisiblement son voyage circulaire, sans qu'il songeat a se retourner une seule fois, et il revint a Londres, enchante du lac de Geneve.

  Le docteur Fergusson s'etait retourne, lui, et plus d'une fois pendant ses voyages, et si bien retourne qu'il avait beaucoup vu. En cela, d'ailleurs, il obeissait a sa nature, et nous avons de bonnes raisons de croire qu'il etait un peu fataliste, mais d'un fatalisme tres orthodoxe, comptant sur lui, et meme sur la Providence; `il se disait pousse plutot qu'attire dans ses voyages, et parcourait le monde, semblable a une locomotive, qui ne se dirige pas, mais que la route dirige.

  " Je ne poursuis pas mon chemin, disait-il souvent, c'est mon chemin qui me poursuit. "

  On ne s'etonnera donc pas du sang-froid avec lequel il accueillit les applaudissements de la Societe Royale; il etait au-dessus de ces miseres, n'ayant pas d'orgueil et encore moins de vanite; il trouvait toute simple la proposition qu'il avait adressee au president sir Francis M ... et ne s'apercut meme pas de l'effet immense qu'elle produisit.

  Apres la seance, le docteur fut conduit au Traveller's club, dans Pall Mall; un superbe festin s'y trouvait dresse a son intention; la dimension des pieces servies fut en rapport avec l'importance du personnage, et l'esturgeon qui figura dans ce splendide repas n'avait pas trois pouces de moins en longueur que Samuel Fergusson lui-meme.

  Des toasts nombreux furent portes avec les vins de France aux celebres voyageurs qui s'etaient illustres sur la terre d'Afrique. On but a leur sante ou a leur memoire, et par ordre alphabetique, ce qui est tres anglais: a Abbadie, Adams, Adamson, Anderson, Arnaud, Baikie, Baldwin, Barth, Batouda, Beke, Beltrame, du Berba, Bimbachi, Bolognesi, Bolwik, Bolzoni, Bonnemain, Brisson, Browne, Bruce, Brun-Rollet, Burchell, Burckhardt, Burton, Caillaud, Caillie, Campbell, Chapman, Clapperton, Clot, Bey, Colomieu, Courval, Cumming, Cuny, Debono, Decken, Denham, Desavanchers, Dicksen, Dickson; Dochard, Duchaillu, Duncan, Durand, Duroule, Duveyrier, Erhardt, d'Escayrac de Lauture, Ferret, Fresnel, Galinier, Galton, Geoffroy, Golberry, Hahn, Halm, Harnier, Hecquart, Heuglin, Hornemann, Houghton, Imbert, Kaufmann, Knoblecher, Krapf, Kummer, Lafargue, Laing, Lajaille, Lambert, Lamiral, Lampriere, John Lander, Richard Lander, Lefebvre, Lejean, Levaillant, Livingstone, Maccarthie, Maggiar, Maizan, Malzac, Moffat, Mollien, Monteiro, Morrisson, Mungo-Park, Neimans, Overwev, Panet, Partarrieau, Pascal, Pearse, Peddie, Peney, Petherick, Poncet, Prax, Raffenel, Rath, Rebmann, Richardson, Riley, Ritchie, Rochet d'Hericourt, Rongawi, Roscher, Ruppel, Saugnier, Speke, Steidner, Thibaud, Thompson, Thornton, Toole, Tousny, Trotter, Tuckey, Tyrwitt, Vaudey, Veyssiere, Vincent, Vinco, Vogel, Wahlberg, Warington, Washington, Werne, Wild, et enfin au docteur Samuel Fergusson qui, par son incroyable tentative, devait relier les travaux de ces voyageurs et completer la serie des decouvertes africaines.

  CHAPITRE II

  Un article du Daily Telegraph.—Guerre de journaux savants.

  Le lendemain, dans son numero du 16 janvier, le Daily Telegraph publiait un article ainsi concu:

  " L'Afrique va livrer enfin le secret de ses vastes solitudes; un idipe moderne nous donnera le mot de cette enigme que les savants de soixante siecles n'ont pu dechiffrer. Autrefois, rechercher les sources du Nil, fontes Nili querere, etait regarde comme une tentative insensee, une irrealisable chimere. "

  " Le docteur Barth, en suivant jusqu'au Soudan la route tracee par Denham et Clapperton; le docteur Livingstone, en multipliant ses intrepides investigations depuis le cap de Bonne-Esperance jusqu'au bassin du Zambezi; les capitaines Burton et Speke, par la decouverte des Grands Lacs interieurs, ont ouvert trois chemins a la civilisation moderne; leur point d'intersection, ou nul voyageur n'a encore pu parvenir, est le ceur meme de l'Afrique. C'est la que doivent tendre tous les efforts. "

  " Or, les travaux de ces hardis pionniers de la science vont etre renoues par l'audacieuse tentative du docteur Samuel Fergusson, dont nos lecteurs ont souvent apprecie les belles explorations. "

  " Cet intrepide decouvreur (discoverer) se propose de traverser en ballon toute l'Afrique de l'est a l'ouest. Si nous sommes bien informes, le point de depart de ce surprenant voyage serait l'ele de Zanzibar sur la cote orientale. Quant au point d'arrivee, a la Providence seule il est reserve de le connaetre. "

  " La proposition de cette exploration scientifique a ete faite hier officiellement a la Societe Royale de Geographie; une somme de deux mille cinq cents livres est votee pour subvenir aux frais de l'entreprise.

  " Nous tiendrons nos lecteurs au courant de cette tentative, qui est sans precedents dans les fastes geographiques. "

  Comme on le pense, cet article eut un enorme retentissement; il souleva d'abord les tempetes de l'incred
ulite, le docteur Fergusson passa pour un etre purement chimerique, de l'invention de M. Barnum, qui, apres avoir travaille aux Etats-Unis, s'appretait a " faire " les Iles Britanniques.

  Une reponse plaisante parut a Geneve dans le numero de fevrier des " Bulletins de la Societe Geographique ", elle raillait spirituellement la Societe Royale de Londres, le Traveller's club et l'esturgeon phenomenal.

  Mais M. Petermann, dans ses " Mittheilungen, " publies a Gotha, reduisit au silence le plus absolu le journal de Geneve. M. Petermann connaissait personnellement le docteur Fergusson, et se rendait garant de l'intrepidite de son audacieux ami

  Bientot d'ailleurs le doute ne fut plus possible; les preparatifs du voyage se faisaient a Londres; les fabriques de Lyon avaient recu une commande importante de taffetas pour la construction de l'aerostat; enfin le gouvernement britannique mettait a la disposition du docteur le transport le Resolute, capitaine Pennet

  Aussitot mille encouragements se firent jour, mille felicitations eclaterent. Les details de l'entreprise parurent tout au long dans les Bulletins de la Societe Geographique de Paris; un article remarquable fut imprime dans les " Nouvelles Annales des voyages, de la geographie, de l'histoire et de l'archeologie de M. V.-A. Malte-Brun "; un travail minutieux publie dans " Zeitschrift fur Allgemeine Erdkunde, " par le docteur W. Koner, demontra victorieusement la possibilite du voyage, ses chances de succes, la nature des obstacles, les immenses avantages du mode de locomotion par la voie aerienne; il blama seulement le point de depart; il indiquait plutot Masuah, petit port de l'Abyssinie, d'ou James Bruce, en 1768, s'etait elance a la recherche des sources du Nil. D'ailleurs il admirait sans reserve cet esprit energique du docteur Fergusson, et ce ceur couvert d'un triple airain qui concevait et tentait un pareil voyage.

  Le " North American Review " ne vit pas sans deplaisir une telle gloire reservee a l'Angleterre; il tourna la proposition du docteur en plaisanterie, et l'engagea a pousser jusqu'en Amerique, pendant qu'il serait en si bon chemin.