Cinq Semaines En Ballon Page 17
Alors le docteur Fergusson, plonge dans ses reflexions, se demanda s'il avait prudemment agi N'aurait-il pas mieux valu conserver cette eau qu'il avait decomposee en pure perte pour se maintenir dans l'atmosphere?
Il avait fait un peu de chemin sans doute, mais en etait-il plus avance! Quand il se trouverait de soixante milles en arriere sous cette latitude, qu'importait puisque l'eau lui manquait en ce lieu? Le vent, s'il se levait enfin, soufflerait la-bas comme ici, moins vite ici meme, s'il venait de l'est! Mais l'espoir poussait Samuel en avant! Et cependant, ces deux gallons d'eau depenses en vain, c'etait de quoi suffire a neuf jours de halte dans ce desert! Et quels changements pouvaient se produire en neuf jours! Peut-etre aussi, tout en conservant cette eau, eut-il du s'elever en jetant du lest, quitte a perdre du gaz pour redescendre apres! Mais le gaz de son ballon, c'etait son sang, c'etait sa vie!
Ces mille reflexions se heurtaient dans sa tete qu'il prenait dans ses mains, et pendant des heures entieres il ne la relevait pas.
" Il faut faire un dernier effort! se dit-il vers dix heures du matin. Il faut tenter une derniere fois. de decouvrir un courant atmospherique qui nous emporte! Il faut risquer nos dernieres ressources. "
Et, pendant que ses compagnons sommeillaient, il porta a une haute temperature l'hydrogene de l'aerostat; celui-ci s'arrondit sous la dilatation du gaz et monta droit dans les rayons perpendiculaires du soleil. Le docteur chercha vainement un souffle de vent depuis cent pieds jusqu'a cinq milles; son point de depart demeura obstinement au-dessous de lui; un calme absolu semblait regner jusqu'au, dernieres limites de l'air respirable.
Enfin l'eau d'alimentation s'epuisa; le chalumeau s'eteignit faute de gaz; la pile de Bunzen cessa de fonctionner, et le Victoria, se contractant, descendit doucement sur le sable a la place meme que la nacelle y avait creusee.
Il etait midi; le relevement donna 19 degrees 35' de longitude et 6 degrees 51' de latitude, a pres de cinq cents milles du lac Tchad, a plus de quatre cents milles des cotes occidentales de l'Afrique.
En prenant terre, Dick et Joe sortirent de leur pesante torpeur.
Nous nous arretons, dit l'Ecossais.
—Il le faut, " repondit Samuel d'un ton grave.
Ses compagnons le comprirent Le niveau du sol se trouvait alors au niveau de la mer, par suite de sa constante depression; aussi le ballon se maintint-il dans un equilibre parfait et une immobilite absolue.
Le poids des voyageurs fut remplace par une charge equivalente de sable, et ils mirent pied a terre; chacun s'absorba dans ses pensees, et, pendant plusieurs heures, ils ne parlerent pas. Joe prepara le souper, compose de biscuit et de pemmican, auquel on toucha a peine; une gorgee d'eau brulante completa ce triste repas.
Pendant la nuit, personne ne veilla, mais personne ne dormit La chaleur fut etouffante. Le lendemain, il ne restait plus qu'une demi-pinte d'eau; le docteur la mit en reserve, et on resolut de n'y toucher qu'a la derniere extremite.
" J'etouffe, s'ecria bientot Joe, la chaleur redouble! Cela ne m'etonne pas, dit-il apres avoir consulte le thermometre, cent quarante degres [60 degrees centigrades]!
—Le sable vous brule, repondit le chasseur, comme s'il sortait d'un four. Et pas un nuage dans ce ciel en feu! C'est a devenir fou!
—Ne nous desesperons pas, dit le docteur; a ces grandes chaleurs succedent inevitablement des tempetes sous cette latitude, et elles arrivent avec la rapidite de l'eclair; malgre l'accablante serenite du ciel, il peut s'y produire de grands changements en moins d'une heure.
—Mais enfin, reprit Kennedy, il y aurait quelque indice!
—Eh bien! dit le docteur, il me semble que le barometre a une legere tendance a baisser.
—Le ciel t'entende! Samuel, car nous voici cloues a ce sol comme un oiseau dont les ailes sont brisees.
—Avec cette difference pourtant, mon cher Dick, que nos ailes sont intactes, et j'espere bien nous en servir encore.
—Ah! du vent! du vent! s'ecria Joe! De quoi nous rendre a un ruisseau, a un puits, et il ne nous manquera rien; nos vivres sont suffisants, et avec de l'eau nous attendrons un mois sans souffrir! Mais la soif est une cruelle chose. "
La soif, mais aussi la contemplation incessante du desert fatiguait l'esprit; il n'y avait pas un accident de terrain, pas un monticule de sable, pas un caillou pour arreter le regard. Cette planite eceurait et donnait ce malaise qu'on appelle le mal du desert. L'impassibilite de ce bleu aride du ciel et de ce jaune immense du sable finissait par effrayer. Dans cette atmosphere incendiee, la chaleur paraissait vibrante, comme au-dessus d'un foyer incandescent; l'esprit se desesperait a voir ce calme immense, et n'entrevoyait aucune raison pour qu'un tel etat de choses vint a cesser, car l'immensite est une sorte d'eternite.
Aussi les malheureux, prives d'eau sous cette temperature torride, commencerent a ressentir des symptomes d'hallucination; leurs yeux s'agrandissaient, leur regard devenait trouble.
Lorsque la nuit fut venue, le docteur resolut de combattre cette disposition inquietante par une marche rapide; il voulut parcourir cette plaine de sable pendant quelques heures, non pour chercher, mais pour marcher. " Venez, dit-il a ses compagnons, croyez-moi, cela vous fera du bien.
—Impossible, repondit Kennedy, je ne pourrais faire un pas.
—J'aime encore mieux dormir, fit Joe.
—Mais le sommeil ou le repos vous seront funestes, mes amis. Reagissez donc contre cette torpeur. Voyons, venez. "
Le docteur ne put rien obtenir d'eux, et il partit seul au milieu de la transparence etoilee de la nuit. Ses premiers pas furent penibles, les pas d'un homme affaibli et deshabitue de la marche; mais il reconnut bientot que cet exercice lui serait salutaire; il s'avanca de plusieurs milles dans l'ouest, et son esprit se reconfortait deja, lorsque, tout d'un coup, il fut pris de vertige; il se crut penche sur un abeme; il sentit ses genoux plier; cette vaste solitude l'effraya; il etait le point mathematique, le centre d'une circonference infinie, c'est-a-dire, rien! Le Victoria disparaissait entierement dans l'ombre. Le docteur fut envahi par un insurmontable effroi, lui, l'impassible, l'audacieux voyageur! Il voulut revenir sur ses pas, mais en vain; il appela, pas meme un echo pour lui repondre, et sa voix tomba dans l'espace comme une pierre dans un gouffre sans fond. Il se coucha defaillant sur le sable, seul, au milieu des grands silences du desert.
A minuit, il reprenait connaissance entre les bras de son fidele Joe; celui-ci, inquiet de l'absence prolongee de son maetre, s'etait lance sur ses traces nettement imprimees dans la plaine; il l'avait trouve evanoui.
" Qu'avez-vous eu, mon maetre? demanda-t-il.
—Ce ne sera rien, mon brave Joe; un moment de faiblesse, voila tout.
—Ce ne sera rien, en effet, Monsieur; mais relevez-vous; appuyez-vous sur moi, et regagnons le Victoria.
Le docteur, au bras de Joe, reprit la route qu'il avait suivie.
" C'etait imprudent, Monsieur, on ne s'aventure pas ainsi. Vous auriez pu etre devalise, ajouta-t-il en riant. Voyons, Monsieur, parlons serieusement.
—Parle, je t'ecoute!
—Il faut absolument prendre un parti. Notre situation ne peut pas durer plus de quelques jours encore, et si le vent n'arrive pas, nous sommes perdus. "
Le docteur ne repondit pas.
" Eh bien! il faut que quelqu'un se devoue au sort commun, et il est tout naturel que ce soit moi!
—Que veux-tu dire? quel est ton projet?
—Un projet bien simple: prendre des vivres, et marcher toujours devant moi jusqu'a ce que j'arrive quelque part, ce qui ne peut manquer. Pendant ce temps, si le ciel vous envoie un vent favorable, vous ne m'attendrez pas, vous partirez. De mon cote, si je parviens a un village, je me tirerai d'affaire avec les quelques mots d'arabe que vous me donnerez par ecrit, et je vous ramenerai du secours, ou j'y laisserai ma peau! Que dites-vous de mon dessein?
—Il est insense, mais digne de ton brave ceur, Joe. Cela est impossible, tu ne nous quitteras pas.
—Enfin, Monsieur, il faut tenter quelque chose; cela ne peut vous nuire en rien, puisque, je vous le repete, vous
ne m'attendrez pas, et, a la rigueur, je puis reussir!
—Non, Joe! non! ne nous separons pas! ce serait une douleur ajoutee aux autres. Il etait ecrit qu'il en serait ainsi, et il est tres probablement ecrit qu'il en sera autrement plus tard. Ainsi, attendons avec resignation.
—Soit, Monsieur, mais je vous previens d'une chose: je vous donne encore un jour; je, n'attendrai pas davantage; c'est aujourd'hui dimanche, ou plutot lundi, car il est une heure du matin; si mardi nous ne partons pas, je tenterai l'aventure; c'est un projet irrevocablement decide. "
Le docteur ne repondit pas; bientot il rejoignait la nacelle, et il y prit place aupres de Kennedy. Celui-ci etait plonge dans un silence absolu qui ne devait pas etre le sommeil.
CHAPITRE XXVII
Chaleur effrayante.—Hallucinations.—Les dernieres gouttes d'eau.—Nuit de desespoir.—Tentative de suicide.—Le simoun.—L'oasis.—Lion et lionne.
Le premier soin du docteur fut, le lendemain, de consulter le barometre. C'est a peine si la colonne de mercure avait subi une depression appreciable.
" Rien! se dit-il, rien! "
Il sortit de la nacelle, et vint examiner le temps; meme chaleur, meme durete, meme implacabilite.
" Faut-il donc desesperer! " s'ecria-t-il.
Joe ne disait mot, absorbe dans sa pensee, et meditant son projet d'exploration.
Kennedy se releva fort malade, et en proie a une surexcitation inquietante. Il souffrait horriblement de la soif. Sa langue et ses levres tumefiees pouvaient a peine articuler un son.
Il y avait encore la quelques gouttes d'eau; chacun le savait, chacun y pensait et se sentait attire vers elles; mais personne n'osait faire un pas.
Ces trois compagnons, ces trois amis se regardaient avec des yeux hagards, avec un sentiment d'avidite bestiale, qui se decelait surtout chez Kennedy; sa puissante organisation succombait plus vite a ces intolerables privations; pendant toute la journee, il fut en proie au delire; il allait et venait, poussant des cris rauques, se mordant les poings, pret a s'ouvrir les veines pour en boire le sang.
" Ah! s'ecria-t-il! pays de la soif! tu serais bien nomme pays du desespoir! "
Puis il tomba dans une prostration profonde; on n'entendit plus que le sifflement de sa respiration entre ses levres alterees.
Vers le soir, Joe fut pris a son tour d'un commencement de folie; ce vaste oasis de sable lui paraissait comme un etang immense, avec des eaux claires et limpides; plus d'une fois il se precipita sur ce sol enflamme pour boire a meme, et il se relevait la bouche pleine de poussiere.
" Malediction! dit-il avec colere! c'est de l'eau salee! "
Alors, tandis que Fergusson et Kennedy demeuraient etendus sans mouvement, il fut saisi par l'invincible pensee d'epuiser les quelques gouttes d'eau mises en reserve. Ce fut plus fort que lui; il s'avanca vers la nacelle en se traenant sur les genoux, il couva des yeux la bouteille ou s'agitait ce liquide, il y jeta un regard demesure, il la saisit et la porta a ses levres.
En ce moment, ces mots: " A boire! a boire! " furent prononces avec un accent dechirant.
C'etait Kennedy qui se traenait pres de lui; le malheureux faisait pitie, il demandait a genoux, il pleurait.
Joe, pleurant aussi, lui presenta la bouteille, et jusqu'a la derniere goutte, Kennedy en epuisa le contenu.
" Merci, " fit-il.
Mais Joe ne l'entendit pas; il etait comme lui retombe sur le sable.
Ce qui se passa pendant cette nuit orageuse, on l'ignore. Mais le mardi matin, sous ces douches de feu que versait le soleil, les infortunes sentirent leurs membres se dessecher peu a peu. Quand Joe voulut se lever, cela lui fut impossible; il ne put mettre son projet a execution.
Il jeta les yeux autour de lui. Dans la nacelle, le docteur accable, les bras croises sur la poitrine, regardait dans l'espace un point imaginaire avec une fixite idiote. Kennedy etait effrayant; il balancait la tete de droite et de gauche comme une bete feroce en cage.
Tout d'un coup, les regards du chasseur se porterent sur sa carabine dont la crosse depassait le bord de la nacelle.
" Ah! " s'ecria-t-il en se relevant par un effort surhumain.
Il se precipita sur l'arme, eperdu, fou, et il en dirigea le canon vers sa bouche.
" Monsieur! Monsieur! fit Joe, se precipitant sur lui.
—Laisse-moi! va-t-en, " dit en ralant l'Ecossais.
Tous les deux luttaient avec acharnement.
" Va-t-en, ou je te tue, " repeta Kennedy.
Mais Joe s'accrochait a lui avec force; ils se debattirent ainsi, sans que le docteur parut les apercevoir, et pendant pres d'une minute; dans la lutte, la carabine partit soudain; au bruit de la detonation, le docteur se releva droit comme un spectre; il regarda autour de lui.
Mais, tout d'un coup. voici que son regard s'anime, sa main s'etend vers l'horizon, et, d'une voix qui n'avait plus rien d'humain, il s'ecrie:
" La! la! la-bas! "
Il y avait une telle energie dans son geste, que Joe et Kennedy se separerent, et tous deux regarderent.
La plaine s'agitait comme une mer en fureur par un jour de tempete; des vagues de sable deferlaient les unes sur les autres au milieu d'une poussiere intense; une immense colonne venait du sud-est en tournoyant avec une extreme rapidite; le soleil disparaissait derriere un nuage opaque dont l'ombre demesuree s'allongeait jusqu'au Victoria; les grains de sable fin glissaient avec la facilite de molecules liquides, et cette maree montante gagnait peu a peu.
Un regard energique d'espoir brilla dans les yeux de Fergusson.
" Le simoun! s'ecria-t-il.
—Le simoun! repeta Joe sans trop comprendre.
—Tant mieux, s'ecria Kennedy avec une rage desesperee! tant mieux! nous allons mourir!
—Tant mieux! repliqua le docteur, nous allons vivre au contraire!
Il se mit a rejeter rapidement le sable qui lestait la nacelle.
Ses compagnons le comprirent enfin, se joignirent a lui, et prirent place a ses cotes.
" Et maintenant, Joe, dit le docteur, jette-moi en dehors une cinquantaine de livres de ton minerai! "
Joe n'hesita pas, et cependant il eprouva quelque chose comme un regret rapide. Le ballon s'enleva.
" Il etait temps, " s'ecria le docteur.
Le simoun arrivait en effet avec la rapidite de la foudre. Un peu plus le Victoria etait ecrase, mis en pieces, aneanti. L'immense trombe allait l'atteindre; il fut couvert d'une grele de sable.
" Encore du lest! cria le docteur a Joe.
—Voila, " repondit ce dernier en precipitant un enorme fragment de quartz.
Le Victoria monta rapidement au-dessus de la trombe; mais, enveloppe dans l'immense deplacement d'air, il fut entraene avec une vitesse incalculable au-dessus de cette mer ecumante.
Samuel, Dick et Joe ne parlaient pas; ils regardaient, ils esperaient, rafraechis d'ailleurs par le vent de ce tourbillon.
A trois heures, la tourmente cessait; le sable, en retombant, formait une innombrable quantite de monticules; le ciel reprenait sa tranquillite premiere.
Le Victoria, redevenu immobile, planait en vue d'une oasis, ele couverte d'arbres verts et remontee a la surface de cet ocean.
" L'eau! l'eau est la! s'ecria le docteur.
Aussitot, ouvrant la soupape superieure, il donna passage a l'hydrogene, et descendit doucement a deux cents pas de l'oasis.
En quatre heures, les voyageurs avaient franchi un espace de deux cent quarante milles [Cent lieues].
La nacelle fut aussitot equilibree, et Kennedy, suivi de Joe, s'elanca sur le sol.
" Vos fusils! s'ecria le docteur, vos fusils, et soyez prudents. "
Dick se precipita sur sa carabine, et Joe s'empara de l'un des fusils. Ils s'avancerent rapidement jusqu'aux arbres et penetrerent sous cette fraeche verdure qui leur annoncait des sources abondantes; ils ne prirent pas garde a de larges pietinements, a des traces fraeches qui marquaient ca et la le sol humide.
Soudain, un rugissement retentit a vingt pas d'eux.
" Le rugissement d'un lion! dit Joe.
—T
ant mieux! repliqua le chasseur exaspere, nous nous battrons! On est fort quand il ne s'agit que de se battre.
—De la prudence, Monsieur Dick, de la prudence! de la vie de l'un depend la vie de tous. "
Mais Kennedy ne l'ecoutait pas; il s'avancait, l'eil flamboyant, la carabine armee, terrible dans son audace. Sous un palmier, un enorme lion a criniere noire se tenait dans une posture d'attaque. A peine eut-il apercu le chasseur qu'il bondit; mais il n'avait pas touche terre qu'une balle au ceur le foudroyait; il tomba mort.
" Hourra! hourra! " s'ecria Joe.
Kennedy se precipita vers le puits, glissa sur les marches humides, et s'etala devant une source fraeche, dans laquelle il trempa ses levres avidement; Joe l'imita, et l'on n'entendit plus que ces clappements de langue des animaux qui se desalterent.
" Prenons garde, Monsieur Dick, dit Joe en respirant. N'abusons pas! "
Mais Dick, sans repondre, buvait toujours. Il plongeait sa tete et ses mains dans cette eau bienfaisante; il s'enivrait.
" Et monsieur Fergusson? " dit Joe.
Ce seul mot rappela Kennedy a lui-meme! il remplit une bouteille qu'il avait apportee, et s'elanca sur les marches du puits.
Mais quelle fut sa stupefaction! Un corps opaque, enorme, en fermait l'ouverture. Joe, qui suivait Dick, dut reculer avec lui.
" Nous sommes enfermes!
—C'est impossible! qu'est-ce que cela veut dire?... "
Dick n'acheva pas; un rugissement terrible lui fit comprendre a quel nouvel ennemi il avait affaire.
" Un autre lion! s'ecria Joe.
—Non pas, une lionne! Ah! maudite bete, attends, " dit le chasseur en rechargeant prestement sa carabine.
Un instant apres, il faisait feu, mais l'animal avait disparu.
" En avant! s'ecria-t-il.
—Non, Monsieur Dick, non, vous ne l'avez pas tuee du coup; son corps eut roule jusqu'ici; elle est la prete a bondir sur le premier d'entre nous qui paraetra, et celui-la est perdu!
—Mais que faire? Il faut sortir! Et Samuel qui nous attend!
—Attirons l'animal; prenez mon fusil, et passez-moi votre carabine
—Quel est ton projet?