Robur-le-Conquerant Read online

Page 4


  Soudain, un mouvement de recul se produisit dans le tumulte, Robur, après avoir retiré ses mains de ses poches, les tendait vers les premiers rangs de ces acharnés.

  A ces deux mains étaient passés deux de ces coups-de-poing à l'américaine, qui forment en même temps revolvers, et que la pression des doigts suffit à faire partir. - de petites mitrailleuses de poche.

  Et alors, profitant non seulement du recul des assaillants, mais aussi du silence qui avait accompagné ce recul :

  Décidément, dit-il, ce n'est pas Améric Vespuce qui a découvert le Nouveau Monde, c'est Sébastien Cabot! Vous n'êtes pas des Américains, citoyens ballonistes! Vous n'êtes que des cabo... »

  A ce moment, quatre ou cinq coups de feu éclatèrent, tirés dans le vide. Ils ne blessèrent personne. Au milieu de la fumée, l'ingénieur disparut, et, quand elle se fut dissipée, on ne trouva plus sa trace. Robur-le-Conquérant s'était envolé, comme si quelque appareil d'aviation l'eût emporté dans les airs.

  IV. Dans lequel, à propos du valet Frycollin, l'auteur essaie de réhabiliter la lune.

  Certes, et plus d'une fois déjà, à la suite de discussions orageuses, au sortir de leurs séances, les membres du Weldon-Institute avaient rempli de clameurs Walnut-Street et les rues adjacentes. Plus d'une fois, les habitants de ce quartier s'étaient justement plaints de ces bruyantes queues de discussions qui les troublaient jusque dans leurs domiciles. Plus d'une fois, enfin, les policemen avaient dû intervenir pour assurer la circulation des passants, la plupart très indifférents à cette question de la navigation aérienne. Mais, avant cette soirée, jamais ce tumulte n'avait pris de telles proportions, jamais les plaintes n'eussent été plus fondées, jamais l'intervention des policemen plus nécessaire.

  Toutefois les membres du Weldon-Institute étaient quelque peu excusables. On n'avait pas craint de venir les attaquer jusque chez eux. A ces enragés du « Plus léger que l'air » un non moins enragé du « Plus lourd » avait dit des choses absolument désagréables. Puis, au moment où on allait le traiter comme il le méritait, il s'était éclipsé.

  Or, cela criait vengeance. Pour laisser de telles injures impunies, il ne faudrait pas avoir du sang américain dans les veines! Des fils d'Améric traités de fils de Cabot! N'était-ce pas une insulte, d'autant plus impardonnable qu'elle tombait juste, - historiquement?

  Les membres du club se jetèrent donc par groupes divers dans Walnut-street, puis au milieu des rues voisines, puis à travers tout le quartier. Ils réveillèrent les habitants. Ils les obligèrent à laisser fouiller leurs maisons, quitte à les indemniser, plus tard, du tort fait à la vie privée de chacun, laquelle est particulièrement respectée chez les peuples d'origine anglo-saxonne. Vain déploiement de tracasseries et de recherches. Robur ne fut aperçu nulle part. Aucune trace de lui. Il serait parti dans le Go a head, le ballon du Weldon-Institute, qu'il n'aurait pas été plus introuvable. Après une heure de perquisitions, il fallut y renoncer, et les collègues se séparèrent, non sans s'être juré d'étendre leurs recherches à tout le territoire de cette double Amérique qui forme le Nouveau Continent.

  Vers onze heures, le calme était à peu près rétabli dans le quartier. Philadelphie allait pouvoir se replonger dans ce bon sommeil, dont les cités, qui ont le bonheur de n'être point industrielles, ont l'enviable privilège. Les divers membres du club ne songèrent plus qu'à regagner chacun son chez-soi. Pour n'en nommer que quelques-uns des plus marquants, William T. Forbes se dirigea du côté de sa grande chiffonnière à sucre, où Miss Doll et Miss Mat lui avaient préparé le thé du soir, sucré avec sa propre glucose. Truk Milnor prit le chemin de sa fabrique, dont la pompe à feu haletait jour et nuit dans le plus reculé des faubourgs. Le trésorier Jem Cip, publiquement accusé d'avoir un pied de plus d'intestins que n'en comporte la machine humaine, regagna la salle à manger où l'attendait son souper végétal.

  Deux des plus importants ballonistes - deux seulement - ne paraissaient pas songer à réintégrer de sitôt leur domicile. Ils avaient profité de l'occasion pour causer avec plus d'acrimonie encore. C'étaient les irréconciliables Uncle Prudent et Phil Evans, le président et le secrétaire du Weldon-Institut.

  A la porte du club, le valet Frycollin attendait Uncle Prudent, son maître.

  Il se mit à le suivre, sans s'inquiéter du sujet qui mettait aux prises les deux collègues.

  C'est par euphémisme que le verbe causer a été employé pour exprimer l'acte auquel se livraient de concert le président et le secrétaire du club. En réalité, ils se disputaient avec une énergie qui prenait son origine dans leur ancienne rivalité.

  « Non, monsieur, non! répétait Phil Evans. Si j'avais eu l'honneur de présider le Weldon-Institute, jamais, non, jamais il ne se serait produit un tel scandale!

  - Et qu'auriez-vous fait, si vous aviez eu cet honneur? demanda Uncle Prudent.

  - J'aurais coupé la parole à cet insulteur public, avant même qu'il eût ouvert la bouche!

  - Il me semble que pour couper la parole, il faut au moins avoir laissé parler!

  - Pas en Amérique, monsieur, pas en Amérique! »

  Et, tout en se renvoyant des reparties plus aigres que douces, ces deux personnages enfilaient des rues qui les éloignaient de plus en plus de leur demeure; ils traversaient des quartiers dont la situation les obligerait à faire un long détour.

  Frycollin suivait toujours; mais il ne se sentait pas rassuré à voir son maître s'engager au milieu d'endroits déjà déserts. Il n'aimait pas ces endroits-là, le valet

  Frycollin, surtout un peu avant minuit. En effet, l'obscurité était profonde, et la lune, dans son croissant, commençait à peine « à faire ses vingt-huit jours »

  Frycollin regardait donc à droite, à gauche, si des ombres suspectes ne les épiaient point. Et précisément, il crut voir cinq ou six grands diables qui semblaient ne pas les perdre de vue.

  Instinctivement, Frycollin se rapprocha de son maître; mais, pour rien au monde, il n'eût osé l'interrompre au milieu d'une conversation dont il aurait reçu quelques éclaboussures.

  En somme, le hasard fit que le président et le secrétaire du Weldon-Institute, sans s'en douter, se dirigeaient vers Fairmont-Park. Là, au plus fort de leur dispute, ils traversèrent la Schuylkill-river sur le fameux pont métallique; ils ne rencontrèrent que quelques passants attardés, et se trouvèrent enfin au milieu de vastes terrains, les uns se développant en immenses prairies, les autres ombragés de beaux arbres, qui font de ce parc un domaine unique au monde.

  Là, les terreurs du valet Frycollin l'assaillirent de plus belle, et, avec d'autant plus de raison que les cinq ou six ombres s'étaient glissées à sa suite par le pont de la Schuylkill-river. Aussi avait-il la pupille de ses yeux si largement dilatée qu'elle s'agrandissait jusqu'à la circonférence de l'iris. Et, en même temps, tout son corps s amoindrissait, se retirait, comme s'il eût été doué de cette contractilité spéciale aux mollusques et à certains animaux articulés.

  C'est que le valet Frycollin était un parfait poltron. Un vrai Nègre de la Caroline du Sud, avec une tête bêtasse sur un corps de gringalet. Tout juste âgé de vingt et un ans, c'est dire qu'il n'avait jamais été esclave, pas même de naissance, mais il n'en valait guère mieux. Grimacier, gourmand, paresseux et surtout d'une poltronnerie superbe. Depuis trois ans, il était au service de Uncle Prudent. Cent fois, il avait failli se faire mettre à la porte; on l'avait gardé, de crainte d'un pire. Et, pourtant, mêlé à la vie d'un maître toujours prêt à se lancer dans les plus audacieuses entreprises, Frycollin devait s'attendre à maintes occasions dans lesquelles sa couardise aurait été mise à de rudes épreuves. Mais il y avait des compensations. On ne le chicanait pas trop sur sa gourmandise, encore moins sur sa paresse. Ah! valet Frycollin, si tu avais pu lire dans l'avenir!

  Aussi pourquoi Frycollin n'était-il pas resté à Boston, au service d'une certaine famille Sneffel qui, sur le point de faire un voyage en Suisse, y avait renoncé à cause des éboulements? N'était-ce pas la maison qui convenait à Frycollin
, et non celle de Uncle Prudent, où la témérité était en permanence?

  Enfin, il y était, et son maître avait même fini par s'habituer à ses défauts. Il avait une qualité, d'ailleurs. Bien qu'il fût nègre d'origine, il ne parlait pas nègre, - ce qui est à considérer, car rien de désagréable comme cet odieux jargon dans lequel l'emploi du pronom possessif et des infinitifs est poussé jusqu'à l'abus.

  Donc, il est bien établi que le valet Frycollin était poltron, et, ainsi qu'on le dit, « poltron comme la lune ».

  Or, à ce propos, il n'est que juste de protester contre cette comparaison insultante pour la blonde Phébé, la douce Hélène, la chaste sur du radieux Apollon. De quel droit accuser de poltronnerie un astre qui, depuis que le monde est monde, a toujours regardé la terre en face, sans jamais lui tourner le dos?

  Quoi qu'il en soit, à cette heure - il était bien près de minuit - le croissant de la « pâle calomniée » commençait à disparaître à l'ouest derrière les hautes ramures du parc. Ses rayons, glissant à travers les branches, semaient quelques découpures sur le sol. Les dessous du bois en paraissaient moins sombres.

  Cela permit à Frycollin de porter un regard plus inquisiteur.

  « Brr! fit-il. Ils sont toujours là, ces coquins! Positivement, ils se rapprochent! »

  Il n'y tint plus, et, allant vers son maître :

  « Master Uncle », dit-il.

  C'est ainsi qu'il le nommait et que le président du Weldon-Institute voulait être nomme.

  En ce moment, la dispute des deux rivaux était arrivée au plus haut degré. Et, comme ils s'envoyaient promener l'un l'autre, Frycollin fut brutalement prié de prendre sa part de cette promenade.

  Puis, tandis qu'ils se parlaient les yeux dans les yeux, Uncle Prudent s'enfonçait plus avant à travers les prairies désertes de Fairmont-Park, s'éloignant toujours de la Schuylkill-river et du pont qu'il fallait reprendre pour rentrer dans la ville.

  Tous trois se trouvèrent alors au centre d'une haute futaie d'arbres, dont la cime s'imprégnait des dernières lueurs lunaires. A la limite de cette futaie s'ouvrait une large clairière, vaste champ ovale, merveilleusement disposé pour les luttes d'un ring. Pas un accident de terrain n'y eût gêné le galop des chevaux, pas un bouquet d'arbres n'aurait arrêté le regard des spectateurs le long d'une piste circulaire de plusieurs milles.

  Et cependant, si Uncle Prudent et Phil Evans n'eussent pas été occupés de leurs disputes, s'ils avaient regardé avec quelque attention, ils n'auraient plus retrouvé à la clairière son aspect habituel. Etait-ce donc une minoterie qui s'y était fondée depuis la veille? En vérité, on eût dit une minoterie, avec l'ensemble de ses moulins à vent, dont les ailes, immobiles alors, grimaçaient dans la demi-ombre?

  Mais ni le président ni le secrétaire du Weldon-Institute ne remarquèrent cette étrange modification apportée au paysage de Fairmont-Park. Frycollin n'en vit rien non plus. Il lui semblait que les rôdeurs s'approchaient, se resserraient comme au moment d'un mauvais coup. Il en était à la peur convulsive, paralysé dans ses membres, hérissé dans son système pileux, - enfin au dernier degré de l'épouvante.

  Toutefois, pendant que ses genoux fléchissaient, il eut encore la force de crier une dernière fois :

  « Master Uncle!... Master Uncle!

  - Eh! qu'y a-t-il donc à la fin! répondit Uncle Prudent. »

  Peut-être Phil Evans et lui n'auraient-ils pas été fâchés de soulager leur colère en rossant d'importance le malheureux valet. Mais il n'en eurent pas le temps, pas plus que celui-ci n'eut le temps de leur répondre.

  Un coup de sifflet venait d'être lancé sous bois. A l'instant, une sorte d'étoile électrique s'alluma au milieu de la clairière.

  Un signal, sans doute, et, dans ce cas, c'est que le moment était venu d'exécuter quelque uvre de violence.

  En moins de temps qu'il n'en faut pour l'imaginer, six hommes bondirent à travers la futaie, deux sur Uncle Prudent, deux sur Phil Evans, deux sur le valet Frycollin, - ces deux derniers de trop, évidemment, car le Nègre était incapable de se défendre.

  Le président et le secrétaire du Weldon-Institute, quoique surpris par cette attaque, voulurent résister. Ils n'en eurent ni le temps ni la force. En quelques secondes, rendus aphones par un bâillon, aveugles par un bandeau, maîtrisés, ligotés, ils furent emportés rapidement à travers la clairière. Que devaient-ils penser, sinon qu'ils avaient affaire à cette race de gens peu scrupuleux, qui n'hésitent point à dépouiller les gens attardés au fond des bois? Il n'en fut rien, cependant. On ne les fouilla même pas, bien que Uncle Prudent eut toujours sur lui, suivant son habitude, quelques milliers de dollars-papier.

  Bref, une minute après cette agression, sans qu'aucun mot eût été échangé entre les agresseurs, Uncle Prudent, Phil Evans et Frycollin sentaient qu'on les déposait doucement, non sur l'herbe de la clairière, mais sur une sorte de plancher que leur poids fit gémir. Là, ils furent accotés l'un près de l'autre. Une porte se referma sur eux. Puis, le grincement d'un pêne dans une gâche leur apprit qu'ils étaient prisonniers.

  Il se fit alors un bruissement continu, comme un frémissement, un frrrr, dont les rrr se prolongeaient à l'infini, sans qu'aucun autre bruit fût perceptible au milieu de cette nuit si calme.

  .................................

  Quel émoi, le lendemain, dans Philadelphie! Dès les premières heures, on savait ce qui s'était passé la veille à la séance du Weldon-Institute : l'apparition d'un mystérieux personnage, un certain ingénieur nommé Robur - Robur-le-Conquérant! - la lutte qu'il semblait vouloir engager contre les ballonistes, puis sa disparition inexplicable.

  Mais ce fut bien une autre affaire, lorsque toute la ville apprit que le président et le secrétaire du club, eux aussi, avaient disparu pendant la nuit du 12 au 13 juin.

  Ce que l'on fit de recherches dans toute la cité et aux environs! Inutilement, d'ailleurs. Les feuilles publiques de Philadelphie, puis les journaux de la Pennsylvanie, puis ceux de toute l'Amérique, s'emparèrent du fait et l'expliquèrent de cent façons, dont aucune ne devait être la vraie. Des sommes considérables furent promises par annonces et affiches - non seulement à qui retrouverait les honorables disparus, mais à quiconque pourrait produire quelque indice de nature à mettre sur leurs traces. Rien n'aboutit. La terre se serait entrouverte pour les engloutir, que le président et le secrétaire du Weldon-Institute n'auraient pas été plus supprimés de la surface du globe.

  A ce propos, les journaux du gouvernement demandèrent que le personnel de la police fût augmenté dans une forte proportion, puisque de pareils attentats pouvaient se produire contre les meilleurs citoyens des Etats-Unis - et ils avaient raison...

  Il est vrai, les journaux de l'opposition demandèrent que ce personnel fût licencié comme inutile, puisque de pareils attentats pouvaient se produire, sans qu'il fût possible d'en retrouver les auteurs - et peut-être n'avaient-ils pas tort.

  En somme, la police resta ce qu'elle était, ce qu'elle sera toujours dans le meilleur des mondes qui n'est pas parfait et ne saurait l'être.

  V. Dans lequel une suspension d'hostilités est consentie entre le president et le secrétaire du Weldon-Institute.

  Un bandeau sur les yeux, un bâillon dans la bouche, une corde aux poignets, une corde aux pieds, donc impossible de voir, de parler, de se déplacer. Cela n'était pas fait pour rendre plus acceptable la situation de Uncle Prudent, de Phil Evans et du valet Frycollin. En outre, ne point savoir quels sont les auteurs d'un pareil rapt, en quel endroit on a été jeté comme de simples colis dans un wagon de bagages, ignorer où l'on est, à quel sort on est réservé, il y avait là de quoi exaspérer les plus patients dé l'espèce ovine, et l'on sait que les membres du Weldon-Institute ne sont pas précisément des moutons pour la patience. Etant donné sa violence de caractère, on imagine aisément dans quel état Uncle Prudent devait être.

  En tout cas, Phil Evans et lui devaient penser qu'il leur serait difficile de prendre place, le lendemain soir, au bureau du club.

&
nbsp; Quant à Frycollin, yeux fermés, bouche close, il lui était impossible de songer à quoi que ce fût. Il était plus mort que vif.

  Pendant une heure, la situation des prisonniers ne se modifia pas. Personne ne vint les visiter ni leur rendre la liberté de mouvement et de parole, dont ils auraient eu si grand besoin. Ils étaient réduits à des soupirs étouffés, à des « heins! » poussés à travers leurs bâillons, à des soubresauts de carpes qui se pâment hors de leur bassin natal. Ce que cela indiquait de colère muette, de fureur rentrée ou plutôt ficelée, on le comprend de reste. Puis, après ces infructueux efforts, ils demeurèrent quelque temps inertes. Et alors, puisque le sens de la vue leur manquait, ils s'essayèrent à tirer, par le sens de l'ouïe, quelque indice de ce qu'était cet inquiétant état de choses. Mais en vain cherchaient-ils à surprendre d'autre bruit que l'interminable et inexplicable frrrr qui semblait les envelopper d'une atmosphère frissonnante.

  Cependant, il arriva ceci : c'est que Phil Evans, procédant avec calme, parvint à relâcher la corde qui lui liait les poignets. Puis, peu à peu, le nud se desserra, ses doigts glissèrent les uns sur les autres, ses mains reprirent leur aisance habituelle.

  Un vigoureux frottement rétablit la circulation, gênée par le ligotement. Un instant après, Phil Evans avait enlevé le bandeau qui lui couvrait les yeux, arraché le bâillon de sa bouche, coupé les cordes avec la fine lame de son « bowie-knife ». Un Américain qui n'aurait pas toujours son bowie-knife en poche ne serait plus un Américain.

  Du reste, si Phil Evans y gagna de pouvoir remuer et parler, ce fut tout. Ses yeux ne trouvèrent pas à s'exercer utilement, - en ce moment, du moins. Obscurité complète dans cette cellule. Toutefois, un peu de clarté filtrait à travers une sorte de meurtrière, percée dans la paroi à six ou sept pieds de hauteur.

 

    Michael Strogoff; Or the Courier of the Czar: A Literary Classic Read onlineMichael Strogoff; Or the Courier of the Czar: A Literary ClassicVoyage au centre de la terre. English Read onlineVoyage au centre de la terre. EnglishJourney Through the Impossible Read onlineJourney Through the ImpossibleThe Castaways of the Flag Read onlineThe Castaways of the FlagL'île mystérieuse. English Read onlineL'île mystérieuse. EnglishMaître du monde. English Read onlineMaître du monde. EnglishAround the World in Eighty Days Read onlineAround the World in Eighty DaysA Voyage in a Balloon Read onlineA Voyage in a BalloonFrom the Earth to the Moon, Direct in Ninety-Seven Hours and Twenty Minutes: and a Trip Round It Read onlineFrom the Earth to the Moon, Direct in Ninety-Seven Hours and Twenty Minutes: and a Trip Round ItParis in the Twentieth Century Read onlineParis in the Twentieth CenturyCity in the Sahara - Barsac Mission 02 Read onlineCity in the Sahara - Barsac Mission 02The English at the North Pole Read onlineThe English at the North PoleThe Field of Ice Read onlineThe Field of IceFrom the Earth to the Moon Read onlineFrom the Earth to the MoonUn capitaine de quinze ans. English Read onlineUn capitaine de quinze ans. EnglishThe Mysterious Island Read onlineThe Mysterious IslandLes indes-noirs. English Read onlineLes indes-noirs. EnglishRobur-le-conquerant. English Read onlineRobur-le-conquerant. EnglishPropeller Island Read onlinePropeller IslandAround the World in Eighty Days. Junior Deluxe Edition Read onlineAround the World in Eighty Days. Junior Deluxe EditionLes forceurs de blocus. English Read onlineLes forceurs de blocus. EnglishIn the Year 2889 Read onlineIn the Year 2889Journey to the Centre of the Earth Read onlineJourney to the Centre of the EarthTwenty Thousand Leagues Under the Sea Read onlineTwenty Thousand Leagues Under the SeaFrom the Earth to the Moon; and, Round the Moon Read onlineFrom the Earth to the Moon; and, Round the MoonVingt mille lieues sous les mers. English Read onlineVingt mille lieues sous les mers. EnglishCinq semaines en ballon. English Read onlineCinq semaines en ballon. EnglishTwenty Thousand Leagues under the Seas Read onlineTwenty Thousand Leagues under the SeasFace au drapeau. English Read onlineFace au drapeau. EnglishMichael Strogoff; Or, The Courier of the Czar Read onlineMichael Strogoff; Or, The Courier of the CzarUn billet de loterie. English Read onlineUn billet de loterie. EnglishThe Secret of the Island Read onlineThe Secret of the IslandOff on a Comet! a Journey through Planetary Space Read onlineOff on a Comet! a Journey through Planetary SpaceInto the Niger Bend: Barsac Mission, Part 1 Read onlineInto the Niger Bend: Barsac Mission, Part 1All Around the Moon Read onlineAll Around the MoonA Journey to the Center of the Earth - Jules Verne: Annotated Read onlineA Journey to the Center of the Earth - Jules Verne: Annotated20000 Lieues sous les mers Part 2 Read online20000 Lieues sous les mers Part 2Robur-le-Conquerant Read onlineRobur-le-ConquerantLes Index Noires Read onlineLes Index NoiresMichael Strogoff; or the Courier of the Czar Read onlineMichael Strogoff; or the Courier of the Czar20000 Lieues sous les mers Part 1 Read online20000 Lieues sous les mers Part 1Twenty Thousand Leagues Under the Sea (Barnes & Noble Classics Series) Read onlineTwenty Thousand Leagues Under the Sea (Barnes & Noble Classics Series)Five Weeks In A Balloon Read onlineFive Weeks In A BalloonJourney to the Center of the Earth Read onlineJourney to the Center of the Earth20,000 Leagues Under the Sea Read online20,000 Leagues Under the SeaJourney to the Center of the Earth (Barnes & Noble Classics Series) Read onlineJourney to the Center of the Earth (Barnes & Noble Classics Series)Adrift in the Pacific-Two Years Holiday Read onlineAdrift in the Pacific-Two Years HolidayThe Collected Works of Jules Verne: 36 Novels and Short Stories (Unexpurgated Edition) (Halcyon Classics) Read onlineThe Collected Works of Jules Verne: 36 Novels and Short Stories (Unexpurgated Edition) (Halcyon Classics)The Survivors of the Chancellor Read onlineThe Survivors of the ChancellorTheir Island Home Read onlineTheir Island HomeLe Chateau des Carpathes Read onlineLe Chateau des CarpathesLes Cinq Cents Millions de la Begum Read onlineLes Cinq Cents Millions de la BegumThe Floating Island Read onlineThe Floating IslandCinq Semaines En Ballon Read onlineCinq Semaines En BallonAutour de la Lune Read onlineAutour de la Lune